Peintures
Histoire
S’offrir le luxe de regarder, goûter, sentir, aimer et respirer. Simplement chez soi. Ou à travers le monde. Essayer de ne pas se laisser dévorer par la vitesse et le temps compressé. Tenter d’échapper à la schizophrénie de la vie moderne. Assister aux revirements du Monde. Essayer de résister. Etre vraiment de son temps, conscient de ce qui nous entoure : minéral, végétal, animal ou humain. Fuir les conventions. Ecouter son coeur. Parfois tomber et se laisser déborder. Traverser la nuit. Les cruautés du destin. Toucher ses limites. Suivre le fil de sa vie. Vibrer. Aimer. Respirer.
Croquer, gribouiller, griffonner, dessiner, graver, peindre, photographier tout autour de soi. Tenter d’attraper l’air du temps, l’odeur de la pluie, la fraicheur de l’enfance, les formes de l’eau, le frémissement d’une peau, l’ampleur d’une respiration, la tendreté d’une lumière, la douceur d’un reflet. Les vivre en se disant « un jour il faudra, il faudra que je peigne ça… » Et cinq, dix, quinze, vingt ans plus tard, les retrouver. La mémoire intacte.
L’oeil sélectionne. La rétine photographie. Le coeur préserve.
Rapporter la vie extérieure dans l’Atelier. Les avoir tous aimés. Les moments. Les gens. Les lieux. Les lumières. Les couleurs. Et pourtant s’en éloigner. Tenter de rendre l’image intelligible. Construire. Structurer. Agencer. Jouer avec les couleurs. Jouer avec les lignes de forces.
Retranscrire un monde sensible.
Raphaëlle Jouffroy